A qui le tour? Marre des dictateurs!

En 2001, je commençais l'école secondaire et je faisais partie du club des "génies en herbe" de notre école: l'institut Mpokolo à Mbuji-mayi, en République démocratique du Congo. Je me rappelle encore aujourd'hui le genre de questions qui nous étaient régulièrement posées, et des choses ou sujets que l'on nous conseillait de maîtriser avant une épreuve de culture générale. Parmi ces sujets, il y avait souvent les pays et leurs capitales, mais aussi les présidents en exercices. Je me rappelle qu'à cette époque là j'avais un grand cahier rempli des noms des pays, leurs capitales, leurs habitants et leurs présidents. En 2001 par exemple, les Etats unis étaient dirigés par Bill Clinton (qui était à l'époque en fin de mandat), la France par Jacques Chirac, la Russie par Vladimir Poutine...Et en Afrique il y avait Thabo Mbeki en Afrique du Sud, Robert Mugabe régnait sur le Zimbabwe, Edouardo Dos Santos en Angola, Sassou Nguesso au Congo, Kabila Joseph en RDC, Kagame au Rwanda, Museveni en Ouganda, Paul Biya au Cameroun, Omar Bongo au Gabon, Eyadema au Togo, Blaise Compaoré au Burkina Faso, Yahya Jammeh en Gambie, Abdel-Aziz Bouteflika en Algérie, Ben Ali en Tunisie, Moubarak dirigeait l'Egypte, alors que Kadhafi était au pouvoir en Libye depuis plusieurs années déjà...cette liste n'est évidemment pas exhaustive.

On est en 2018 aujourd'hui, et vous serez peut-être surpris si je vous dis que la plupart des hommes cités ci-haut sont, encore aujourd'hui, présidents de leurs pays respectifs. Ceux qui ne le sont plus, sont morts. C'est le cas de Bongo, Eyadema, remplacés depuis par leurs fils; Kadhafi tué (...), Moubarak, Ben Ali et Compaoré chassés par leur peuple* mais aussi Mugabe, qui n'a pas pu se maintenir au pouvoir vu la pression du peuple Zimbabwéen.

Les autres continuent d'y être, pas seulement en Afrique, Poutine est toujours président de la Russie. Ses confrères Africains qui sont au pouvoir depuis plusieurs décennies ne montrent eux non plus aucune volonté de céder leur fauteuil, malgré leur âge avancé. Aux Etats unis et en France par exemple, plusieurs président se sont succédé au pouvoir depuis cette époque là, et cette succession se déroule toujours de façon transparente et très démocratique. Le pire c'est que ces dirigeants français et américains, pourtant élus de façon démocratique et transparente, sont les premiers soutiens des dictateurs africains, étant donné que ces derniers leur donnent toutes les richesses du continent. Une situation assez paradoxale.

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Mais cependant les africains semblent se réveiller depuis un moment, car il n'y aura jamais de changement si le peuple ne se décide pas de prendre son destin en mains. L'exemple le plus probant est celui du Burkina Faso. Face à un président régnant sur le pays depuis plus de vingt (20) ans, et voulant modifier la constitution pour se maintenir au pouvoir, le peuple burkinabè a surmonté sa peur et dit non au dictateur. Il ne leur a pas fallu plusieurs jours pour que Blaise Compaoré ne quitte le pouvoir. Grosse victoire du peuple, qui a fait mal à plusieurs autres dictateurs, mais qui a surtout donné de la force aux autres peuples d'afrique, d'aller déraciner eux aussi leurs dirigeants dictateurs. Récemment Robert Mugabe et Jacob Zuma n’ont pas eu d’autre choix que d’abdiquer le pouvoir.
 

Je suis congolais et je m'inscris dans la lignée de ceux qui veulent voir Joseph Kabila quitter le pouvoir dans un délai très bref. Depuis 2001 Kabila dirige le Congo démocratique et il aurait dû quitter le pouvoir depuis l'année 2016 mais voilà que jusqu'à présent, il entretient encore le mystère sur son avenir. Depuis son avènement au pouvoir, le Congo vit une crise énorme sur tous les plans. Chaque jour qui passe, passe avec des dizaines voire des centaines des congolais, qui meurent tout simplement parce qu'ils sont Congolais. Le Congo malgré ses nombreuses richesses est toujours l'un des pays les plus pauvres de la planète. Au congo, il n'y pas de routes, parfois on se sent étranger quand on se déplace d'une province à une autre car le pays n'est pas unifié.

 

L’une des façons d'unifier un pays comme le Congo serait de lui offrir une voirie de bonne qualité, pouvant permettre aux congolais de se déplacer d'une province à une autre avec facilité et rapidité comme ça se fait dans d'autre pays. Il est inimaginable de voir qu'un habitant de Mbuji-mayi a des difficultés énormes pour se rendre à Kananga par exemple, alors que ces deux villes sont théoriquement voisines.

Cette situation rend, à mon humble avis, le pays encore plus pauvre. Mais malgré cela les gens qui nous dirigent font semblant de ne pas le comprendre, ils ne cherchent pas à y remédier, et continuent à s'éterniser au pouvoir sans chercher à répondre aux vraies questions et besoins des congolais.

Le peuple congolais est aujourd'hui plus que jamais déterminé d’en finir avec ce système, en commençant par le président lui-même. Le peuple dans son ensemble est uni comme un seul homme pour chasser le dictateur et élire démocratiquement un président qui puisse nous aider à émerger et devenir une grande nation.

Désormais chaque fois qu'une marche sera organisé, nous y serons tous pour montrer aux dictateurs qui nous dirigent que nous en avons marre et que nous voulons en finir avec eux.

Bekesson