#RDC : FÉLIX TSHISEKEDI AU MÉMORIAL DU GÉNOCIDE RWANDAIS, EST-CE UNE BOURDE DE SA PART ?

#RDC : FÉLIX TSHISEKEDI AU MÉMORIAL DU GÉNOCIDE RWANDAIS, EST-CE UNE BOURDE DE SA PART ?

FATSHI a séjourné depuis dimanche soir à Kigali, au Rwanda, en marge de la septième édition de l'Africa CEO FORUM. Pour son premier voyage officiel au pays de Paul KAGAME, le chef de l'Etat Congolais a tenu à se rendre au mémorial du génocide rwandais pour s'y recueillir, comme le font beaucoup d'autres personnalités qui se rendent dans ce pays. Mais pourtant, à tort ou à raison, certains Congolais n'ont trop apprécié ce geste, pourtant louable, au-delà de tous les conflits virtuels ou réels qui opposent nos deux pays depuis des années.

Il nous a été dit que le mal congolais tire sa source du Rwanda, avec l’avènement de l’AFDL. Depuis cette année-là, l’Est de notre pays n’a jamais connu de paix. Chaque jour, nous perdons des compatriotes à causes des attaques des groupes armés qui opèrent dans cette partie de notre pays. Ces groupes armés se réfugient pour la plupart au Rwanda ou en Ouganda et donc ces deux pays, et principalement le Rwanda, sont considérés comme auteur de toutes les attaques dans notre pays. Mais pourtant, en 1994, ce petit pays, voisin du nôtre a connu l’un des génocides les plus meurtrier de notre ère, en perdant environ un million (1 000 000) de ses fils et filles en à peine un mois. Il est humain que Félix se rende sur ce mémorial pour rendre hommages à nos frères africains massacrés.

Mais cependant, Félix TSHISEKEDI ne s’est pas arrêté là, il a également rédigé un texte lors de son passage. Ce texte d’une page, rédigé à la main, a été décrypté par les analystes en herbe et est aujourd’hui à l'origine d’une autre polémique, comme si celle de sa présence à ce fameux mémorial ne suffisait pas. En effet, on peut lire ceci : “(...) Les effets collatéraux de ces horreurs n’ont pas épargné mon pays qui a aussi subi de millions de pertes en vies humaines”.

 

L’ensemble des mots, “effets collatéraux”, n’a pas plu aux Congolais, car cela voudrait dire que l’horreur s’est déroulée au Rwanda, et les millions des Congolais qui sont morts ne sont qu’un accident ou un des effets collatéraux de ce génocide. Il s’agit là d’une erreur qu’il fallait éviter, car, dans notre pays, les groupes armés rwandais tuent des Congolais chaque jour, jusqu'à aujourd'hui. Le génocide rwandais a eu lieu il y a vingt-cinq (25) ans, quels sont ses effets collatéraux qui ne prennent jamais fin ? Ici, il ne s’agit ni plus ni moins d’effets collatéraux, mais d’un génocide qui ne dit pas son nom et qui dure depuis plus de deux décennies.
Au nom de la diplomatie, il ne fallait pas utiliser cette formulation, et il n’avait pas besoin d’écrire un si long texte, il aurait pu s’arrêter à la déploration de ces horreurs-là au lieu de faire passer ce qui se passe dans notre pays au second plan, surtout quand nous savons que ce Rwanda a une énorme part de responsabilité dans tout ça.

Il est important que le président de la République et surtout son équipe de communication comprennent que tout le monde ne conçoit pas les choses tel qu’ils les conçoivent eux-mêmes, et que certains textes ne devraient pour rien au monde être rendus publiqs. Déjà, que sa présence sur les lieux n’a pas été appréciée, il aurait fallu éviter cette bourde. Le génocide rwandais constitue aujourd’hui une espèce de fond de commerce, il passe avant tout alors que l’histoire nous apprend que KAGAME en est l’un des principaux bénéficiaires.

En RDC, nous avons perdu énormément de compatriotes et nous en perdons encore, KAGAME en est conscient, Félix aussi. Il est donc inadmissible que ces Congolais, qui meurent chaque jour, soient considérés comme des dommages collatéraux à classer dans la rubrique des chiens écrasés, donnant tout honneur et toute priorité aux victimes du génocide rwandais.
Le Rwanda est notre voisin et malheureusement, il le sera éternellement, il faut mettre en place une politique suffisamment forte pour que nos relations soient bonnes et surtout pour que la partie Est de notre pays vive finalement en paix et en toute sécurité.

Bekesson